Le Vendée Globe écologique de Raphaël Dinelli
Le navigateur Raphaël Dinelli prend le départ en solitaire de son quatrième Vendée Globe, le 9 novembre prochain aux Sables d’Olonne, à bord cette fois d’un bateau-laboratoire entièrement dédié aux énergies renouvelables.
C’est une grande première dans cette mythique course nautique. C’est aussi le résultat d’une aventure personnelle exceptionnelle ; à 40 ans, Raphaël Dinelli n’est plus seulement un navigateur, il est aussi le Directeur de Recherche de sa Fondation Océan Vital, acharné à mettre au point et à tester dans des conditions extrêmes les matériaux et les équipements les plus efficaces pour protéger la planète.
Ainsi à bord « d’Océan Vital » c’est le vent et le soleil, - au lieu de plusieurs centaines de litres de gazoil- qui vont alimenter en électricité le pilote automatique et les équipements de bord indispensables à une telle course autour du monde.
Raphaël Dinelli procède en ce moment aux derniers essais de l’éolienne verticale qu’il a mise au point et qui devra résister aux vents violents de l’hémisphère Sud.
Il s’apprête aussi à recouvrir le pont de son bateau de panneaux solaires photovoltaïques très innovants.
« Ils sont légers et souples, pas plus de 500 gr, et en plus j’ai réussi à les rendre étanches et antidérapants, pour qu’on puisse marcher dessus ! » Et ceci tout en leur conservant un rendement électrique de 14%.
« Le silicium est récupéré en Belgique - et non pas dans des conditions désastreuses en Asie - à partir de nos vieux ordinateurs et téléphones portables. Quant aux panneaux photovoltaïques, ils ne sont pas fabriqués à l’étranger, mais ici, aux Sables D’Olonne ».
Ici, c’est un ancien chantier naval transformé en laboratoire, où travaillent des passionnés qui n’ont pas compté les heures. Pendant 4 ans, tout le temps des essais, le secret avait été bien gardé et personne n’en a rien su, jusqu’à ce que les brevets soient enregistrés il y a quelques semaines.
Ces panneaux photovoltaïques ont déjà trouvé une utilisation dans l’habitat : ils viennent d’être emboîtés dans les tuiles en terre cuite du siège de la Fondation Océan Vital, un joli bâtiment bioclimatique à ossature bois conçu par Raphaël Dinelli et installé juste en face de la Capitainerie.
Le Carré d’Eraole, c’est son nom, sera inauguré le 27 octobre par Nicolas Hulot.
« Avec ces mêmes panneaux, dit Raphaël, nous pourrions équiper une voiture solaire, ici aux Sables d’Olonne, et même un avion solaire, mais j’ai besoin de pouvoir poursuivre mon travail , j’ai besoin de temps et d’argent, il faut encourager la recherche appliquée en France. »
Comment ne pas être d’accord, pour le bien des générations futures, et en dépit des nuages noirs de la récéssion qui risquent de geler les initiatives innovantes.
Au niveau global, l’économiste anglais Nicolas Stern avait cependant démontré en 2006 que le réchauffement climatique coûtera très cher à l'économie dans les années futures si l'on ne fait rien, beaucoup plus cher que si l'on consacrait aujoud'hui 1% du PNB à trouver des solutions.