Ampoule à incandescence: la fin

Publié le par Francine Buchi

Sur la lancée du vote « historique » enregistré  à l’Assemblée Nationale pour approuver la loi Grenelle 1 , Jean Louis Borloo a obtenu ce matin des magasins de distribution et de bricolage qu’il s’engagent à éliminer de leurs rayonnages les ampoules à incandescence de 60 W et plus d’ici la fin de l’année 2010.

 

Bonne nouvelle, l'ampoule à incandescence est une très vieille invention, qui chauffe beaucoup plus qu’elle n’éclaire (voir article précédent). En revanche, lors de la signature de cette convention d’engagement,  les industriels producteurs de lampes brillaient par leur absence. Car pour eux, cela ne va pas être facile. 


Fin 2010 : l'échéance annoncée est radicale, elle est en avance sur ce que la Commission Européenne s’apprête à proposer. En matière de règlementation des lampes, c’est en effet au niveau européen que se prend la décision.

Dans quelques semaines, début décembre, vers le 8 du mois, la Commission va soumettre aux 27 un calendrier d’élimination progressive les lampes à incandescence, à partir de 2010. A quel rythme ? « C’est encore assez secret, dit Edouard Toulouse , de l’association ECOS à Bruxelles. La Commission a fait faire un rapport d’impact qui envisage différents scénarios. Les fabricants européens, qui produisent surtout des lampes à incandescence, font du lobbying pour que la transition soit la plus longue possible. Le scénario le moins contraignant court jusqu’en 2019 ! »

 

L’enjeu est important : Selon les estimations des producteurs, 152 millions d’ampoules à incandescence sont vendues chaque année en France. Et seulement 23 millions de lampes basse consommation. L’objectif est de tripler la part des lampes basse consommation à l’horizon 2010.

Ces dernières coûtent environ 8 fois plus cher à l’achat, mais il s’agit de convaincre les consommateurs qu’ils font une bonne affaire, car elles durent 10 fois plus longtemps et consomment 5 fois moins d’énergie. Pour l’environnement, ce serait tout bénéfice ; selon les chiffres du ministère elles permettraient d’économiser 1 million de tonnes de CO2 chaque année. De plus elles se recyclent à 90% (si les points de collecte sont bien organisés) alors que les lampes à incandescence ne sont pas recyclées, leur verre est si fin que cela n’en vaut pas la peine.

  

Convaincre de faire le bon achat: c’est donc la démarche adoptée par le gouvernement. Pas de mesures fiscales, pas de bonus-malus à la clef mais on nous annonce des actions de promotion en 2009 sur le prix des lampes basse consommation.

L' argument du prix est  en effet un facteur décisif. Pour preuve: une grande enseigne - Carrefour - avait lancé pour la journée une opération coup de poing, l'ampoule basse consommation à 1 euro pièce. A la fin de l'opération elle annonçait  en avoir écoulé 100 000 , soit 5% des ventes annuelles !

 

Reste à savoir si les rayonnages vont se remplir facilement et rapidement de toutes les lampes basse consommation qui sont attendues ; comme elles comportent beaucoup d’électronique et de main d’œuvre, elles sont en grande partie fabriquées en Chine. C’est un nouveau défi pour l’industrie européenne.
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C
Les lampes BC sont une fausse bonne idée.<br /> Elles sont plus chères à la fabrication et au recyclage : le bilan carbone pour ces 2 postes est largement négatif.<br /> Elles seraient alors plus économiques à l’utilisation ? Que nenni ! Du moins pas dans tous les cas. En hiver et mi-saison, l’économie d’éclairage est annihilé par la hausse du poste chauffage. En effet, l’ampoule BC émet moins de chaleur que l’ampoule à filament. Le plus souvent, le chauffage central régulé compense l’économie d’éclairage en fonctionnant davantage. En été, les besoins d’éclairage sont beaucoup plus faibles, et ne justifient pas l’utilisation d’ampoule BC.<br /> Les chiffres d’économies annoncées ici ou la sont pour le moins farfelus.
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